Le 15 août 2025, la présidence kényane a annoncé une série de nouvelles nominations et redéploiements dans son service diplomatique, conformément à la stratégie de transformation économique « BETA ». Parmi les personnalités désignées, Mme Judy Kiaria Nkumiri a été annoncée au poste de Consul général du Kenya à Goma, dans l’Est de la RDC.

Cette décision a rapidement fait réagir Kinshasa. Dans un communiqué diffusé le 16 août, le ministère congolais des Affaires étrangères a rappelé que, selon le droit international et la Convention de Vienne sur les relations consulaires, la nomination d’un chef de poste consulaire étranger doit obtenir au préalable l’accord de l’État hôte et la délivrance d’un exequatur par ses autorités.

La RDC a dénoncé une démarche unilatérale de Nairobi, jugée contraire aux usages diplomatiques, précisant qu’elle ne répondrait officiellement que par les canaux établis entre États.

Le gouvernement congolais a également souligné que Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, se trouve encore sous occupation du mouvement armé M23, appuyé par le Rwanda, selon Kinshasa et plusieurs rapports onusiens. Dans ce contexte, l’annonce d’une nomination consulaire dans une ville en proie à l’insécurité est jugée « inappropriée » et « inacceptable » sans validation préalable.

Cet épisode met en lumière la fragilité des relations diplomatiques dans une région déjà marquée par des tensions sécuritaires persistantes. Si Nairobi présente ses nominations comme un geste visant à renforcer son réseau diplomatique, Kinshasa insiste sur le respect de sa souveraineté et des règles internationales. Les prochains échanges entre les deux pays, au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, seront déterminants pour apaiser cette nouvelle crispation.

par la Rédaction